Bélinda Ibrahim

Cacophonie…

Cacophonie…

 

Le Liban peut être fier de sa double réputation/fonction : il est à la fois le berceau de l'alphabet et une fenêtre entrouverte sur l'Occident. Seulement, il serait bon de commencer à nuancer les superlatifs qui le lient à la francophonie et de faire désormais la différence entre français et francophone.  Un francophone ne parle pas nécessairement correctement le français. Du moins pas chez nous. En tous cas pas ces temps-ci et de moins en moins.Malheureusement.Le francophone pure souche se faire rare à Beyrouth. Il a été mixé dans un shaker à cocktails savants avec une pincée d'anglais, quelques gouttes d'arabe et un nuage grasseyant pour lier le tout harmonieusement. Le résultat est détonant. Cela a donné naissance à un homo sapiens qui aligne dans une même phrase trois langues différentes, sans compter la gestuelle, celles des mains, qui se sont autoproclamées chef d'orchestre d'une symphonie bourrée de fausses notes. Et comme nul n'est prophète dans son pays, cet ambitieux produit s'en est allé-en bon missionnaire- tenter de convertir les francophones du monde entier à sa cause : trois en un. Qui peut mieux ?Et curieusement, cette nouvelle langue a charmé plus d'un et fait des émules surtout au sein des naturalisés français qui n'ont de trait d'union avec la France que leur passeport. C'est comme cela que la francophonie a basculé dans une cacophonie sans nom. Et qu'il faut désormais faire appel à des interprètes pour rendre à Molière ce que Churchill lui a prit et donner à Allah ce qui est à Molière. Depuis les Molières sont devenus des noms communs masculins singuliers convertis en petites statuettes qui récompensent les prouesses linguistiques …sur scène.   

On comprend dès lors et d'emblée l'importance… des mains !

 

 



13/05/2010
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