Bélinda Ibrahim

Mini Me...

Mini Me

Elle a été un fol désir, avant de devenir embryon, fœtus et de voir enfin le jour. Mini Me est la partie la plus intime de vous, la chair de votre chair, totalement fusionnelle l'une de l'autre très longtemps après que le cordon ombilical qui vous reliait ait été techniquement coupé. Pour vous deux, ce geste n'a jamais changé les choses : vous la portiez encore dans votre sein même lorsqu'elle avait dépassé les 1m60 ! Mini Me c'est beaucoup vous en plus petit. Elle est à la fois votre bébé, votre amie, la complice de (et pour) toujours et le seul être qui vous comprend d'un simple regard et que vous lisez les yeux fermés ! Son humour n'a d'égal que sa rapidité à saisir à la volée les savoureuses perles qui nourrissent vos éclats de rires. Elle vous affuble de tas de surnoms : « sorcieretino », « Susan » (à très juste titre la reine des gaffes des Desperate Housewives) « maminoushka »… Elle est votre « speedy gonzalès », votre « poussin », celui qui restera dans votre nid pour la vie, la partie non négociable de vous que certaines de vos amies appelaient « la queue de sa maman ». Mini Me est venue au monde un 12 février magique et a bercé, depuis, votre vie avec son espièglerie. Petite coquine à plein temps, elle occupe de sa présence tout votre espace temps. « Jamais sans ma maman » a longtemps été son titre préféré, mixé en duo avec votre hit favori : « jamais sans ma fille ». Vivre un jour l'une sans l'autre ne vous avait jamais effleurée, pas plus que l'éventualité d'un remariage dont les fruits auraient pu porter l'éventuelle menace d'une nouvelle demi-sœur à Mini Me ?! « Jamais ! » Mini Me ne partage jamais. En tous cas pas sa mère, tout le monde le sait. Lorsqu'il vous arrivait d'évoquer avec elle la possibilité d'une autre grossesse, sa réponse était invariable : « je l'étoufferai, surtout si c'est une fille ». Puisque ce petit tyran en puissance que vous adorez est votre talon d'Achille, nulle question de céder à des pressions qui n'ont pas son aval. Vous décidez de rester toujours disponible pour elle et balayez tous vos projets de remariage et autres calamités qui se seraient ensuivies, et du coup évitez à Mini Me de faire de la prison pour tentative de meurtre avec (grande) préméditation. Seulement le temps passe et les impératifs de la vie estudiantine vous somment de vous séparer : Mini Me doit poursuivre ses études supérieures à l'étranger. Votre redoutez votre séparation comme la peste et puis l'acceptez non sans mal. Votre petit bout de chou doit poursuivre son chemin seule et grandir. Et ce n'est que dans la séparation que l'on devient adulte parait-il…mais à quel prix ?! Le jour où elle s'en va, le monde s'écroule pour vous. Vous passez des jours entiers à pleurer…Elle vous appelle pour prendre quelques recettes de cuisine, vous poser des questions d'ordre pratique sur la bonne marche d'une maison. C'est un peu comme deux amoureux qui s'aiment mais se séparent parce que la raison l'impose. Seulement cet amour- là est doté d'une certitude qui manque aux histoires d'amour classiques : il est indéfectible, immuable, inébranlable, inconditionnel. Et puis Mini Me vient de fêter son quart de siècle…et votre relation s'est muée en un « femme à femme » savoureux que rien-ni personne- ne saurait égaler !

                                            



02/05/2010
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